Observatoire français de la réparation automobile, le SRA accompagne ses adhérents, assureurs dommages, dans la maîtrise des coûts d'indemnisation. Cette mission a pris tout son sens dans les périodes de forte inflation.
L'Argus de l'assurance. Quelles sont les missions de SRA ?
Rodolphe Pouvreau. SRA est une association loi 1901. C'est un organisme professionnel financé par l'ensemble des assureurs. Nous sommes rattachés au GIE GPSA - groupement d'intérêt économique Gestion professionnelle des services de l'assurance - administré par France Assureurs. Nous opérons à travers cinq missions : diffuser aux adhérents de l'information sur les véhicules, encourager la sécurité routière et limiter les risques, participer à la protection contre le vol des véhicules, maîtriser les coûts de la réparation et effectuer des missions d'études et de veilles techniques. Nous comptons 76 adhérents, essentiellement des assureurs auto. Les statistiques sont faites en fonction des besoins. Un groupe de travail se réunit chaque année avec des assureurs pour réfléchir aux indicateurs que nous envisageons de publier.
Quel est le taux d'utilisation des pièces de réemploi dans les réparations auto ? Comment évolue-t-il ?
Lorsque SRA parle de pièces de réemploi, il faut savoir que les réparations faites sans expertises et sans passer par l'assureur échappent à nos radars. Nous suivons trois indicateurs : le taux d'expertises contenant au moins une pièce de réemploi (PRE), la part des PRE dans le total des pièces remplacées et les taux par famille de pièces. Globalement, l'ensemble de ces taux sont en hausse. Au premier trimestre 2023, le taux était de 14,2 % pour les expertises contenant au moins une pièce de réemploi, contre 11,3 % fin 2022. La part de PRE dans le total des pièces remplacées est de 4,4 % en 2023, contre 3,5 % en 2022.
Quelles économies les PRE génèrent-elles ?
Certaines PRE vont être facturées avec une remise par rapport au prix du neuf. Nous avons produit une étude sur un seul véhicule, en l'occurrence la Clio 5, et l'on constate entre -17 et -45 % par rapport au prix d'une pièce neuve.
L'inflation du prix des réparations a été très forte en 2022. Quel poste a évolué le plus ? Cette hausse va-t-elle se poursuivre ?
Sur l'année 2022, le coût des réparations - hors vandalisme, bris de glace, grêle, vol, vol de pièces - a augmenté de 7,9 %. Les pièces, qui représentent plus de la moitié de la facture totale, sont aussi celles qui augmentent le plus: + 9,6 %. La main-d'œuvre a augmenté de 5,9 %, cette hausse est liée à une augmentation du coût horaire moyen et du nombre d'heures facturées. Enfin, la peinture et ses ingrédients ont augmenté de 7,4%. Ces hausses s'expliquent, selon les constructeurs et les réparateurs, par l'augmentation des frais fixes (salaires, pénurie de main-d'œuvre, énergie, acheminement), et le coût des matières premières. On s'attend à ce que ces augmentations se poursuivent en 2023. Les hausses de tarifs du dernier trimestre 2022 vont se ressentir cette année.
L'inflation du prix des pièces est-elle plus importante chez certains constructeurs ?
Nous suivons l'évolution de 25 marques différentes et de 269 modèles. Nous constatons des disparités de hausse d'un constructeur à l'autre. Stellantis, par exemple, a fortement augmenté, alors que les constructeurs allemands semblent rester stables. Toutefois, il est nécessaire de prendre également en compte le tarif de base des pièces en complément des variations, qui peut être dans ce cas plus élevé pour les marques présentant des variations plus faibles. Nous organisons annuellement des réunions individuelles avec l'ensemble des constructeurs pendant lesquelles on va comparer les coûts moyens des réparations entre deux véhicules comparables, cela permet d'alerter les constructeurs sur certaines dérives. Nous ne jugeons personne, mais nous sommes là pour constater et nous mettons nos données à disposition. En principe, les constructeurs acceptent bien la démarche. Chez SRA, nous souhaitons mettre en place un taux de réparabilité moyen par véhicule, comme cela existe déjà pour l'électroménager, par exemple. Même si dans notre domaine, l'accidentologie vient s'ajouter à l'usure naturelle.
Les véhicules électriques ont-ils des coûts de réparation plus élevés que la moyenne ?
Des études ont été faites sur les coûts de réparation des véhicules électriques. Nous avons comparé des marques et des modèles équivalents et nous avons constaté certains écarts, mais on ne peut en conclure que les coûts des réparations sont plus élevés ou non pour les véhicules électriques. On ne constate pas de règle fixe, ni sur le coût des réparations ni sur le taux de mise en épave. Nos adhérents sont demandeurs d'études plus spécifiques sur les véhicules électriques. Cela pourra être un objet d'études pour nous dans le futur.
Concernant les vols de voitures, quels sont les modèles les plus concernés ?
Notre étude annuelle à ce sujet se base sur les rapports d'expertises. Nous effectuons un hit-parade des véhicules les plus volés, puis croisons nos données avec Argos - un groupement d'intérêt économique (GIE) qui réunit les principaux assureurs dommages. Sa mission historique est d'identifier, de rechercher et de récupérer les véhicules déclarés volés en vue d'une indemnisation. Nous arrivons à avoir entre 70 et 80 % de conclusions similaires. L'idée est d'ailleurs de faire un document commun avec Argos dès l'année prochaine, pour analyser les données de vols. En 2022, cette étude indique que le véhicule le plus volé en nombre était la Clio 4. Le véhicule le plus fréquemment volé était la Toyota Rav 4, cinquième génération. Enfin, l'utilitaire enregistrant le plus de vols était le Renault Master 3.
Concernant les sinistres climatiques de 2022 et notamment la grêle, avez-vous analysé les conséquences de ces événements sur la sinistralité ?
Les événements naturels ne faisaient pas l'objet d'étude du SRA avant 2022, nous ne disposons donc pas d'historique permettant d'ensuivre les évolutions. En revanche, cette année, nous avons publié une étude en collaboration avec MRN (Mission des risques naturels) qui étudie la répartition des événements par département, le taux de véhicules mis en épave et le coût des réparations. Cette étude indique que les événements grêle de 2022 se retrouvent dans un couloir du sud-ouest au nord-est. La Gironde est le département le plus touché, avec 11 % de ces événements grêle. En deuxième position, on retrouve le Rhône avec 8,4 %, et enfin, le Loiret, avec 5,9 %.
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