Selon le FGAO, les hommes de moins de 30 ans sont surreprésentés dans les accidents parmi les conducteurs non assurés. Baisser les prix des assurances, qui coûtent cher à cette population, est un moyen de réduire ce fléau.
La moitié des conducteurs non assurés impliqués dans des accidents ont moins de 30 ans et 80 % d'entre eux sont des hommes. C'est le résultat du dernier baromètre hors assurance sur les chiffres 2022 publié par le Fonds de protection des assurances obligatoires (FGAO) le 7 juin. Le montant des indemnisations versées aux victimes est revenu aux niveaux d'avant le coronavirus, à 106,9 millions d'euros, en hausse de 2,1 % par rapport à 2019.
Intervention accrue du Fonds
Autre chiffre important, le Fonds de garantie a indemnisé 8 443 victimes blessées (+ 3,5 % par rapport à 2021) et 157 proches de personnes décédées (+ 11,3 % depuis 2019). Nous avons également observé une augmentation de 44 % des accidents personnels chez les conducteurs non assurés au cours des 5 dernières années. Parmi eux, les personnes en situation de précarité sont disproportionnellement représentées : plus d'un quart sont au chômage et 13,5 % sont étudiants. L'augmentation de la non-assurance étudiante est également inquiétante, une augmentation de 30 % depuis 2018 !
Pour mettre en lumière le phénomène des ados non assurés, le FGAO a mené une étude qualitative auprès de 1 006 répondants âgés de 18 à 30 ans avec l'aide de Viavoice. Selon l'enquête, 14 % ont admis avoir conduit un véhicule sans assurance. Près de 1,4 million de jeunes adultes conduisent déjà sans assurance, par rapport à la population des 18-30 ans (près de 10 millions de jeunes adultes). Au-delà des constats, l'enquête explore les raisons de ce fléau chez les jeunes. Les recherches montrent que le principal obstacle pour ce groupe d'âge reste le coût de l'assurance, qu'ils perçoivent comme trop élevé. Les frais d'assurance auto pour un conducteur novice (ayant un permis depuis moins de trois ans) atteignent 986 € par an, contre 509 € pour un conducteur expérimenté. "C'est une somme énorme à un moment de votre vie où vous n'avez pas forcément de hauts revenus", reconnaît Julien Rencki, directeur général du FGAO.
Les recherches montrent que 52 % des jeunes adultes non assurés n'ont aucun revenu propre. Alors, face à ces difficultés financières, nombreux sont ceux qui misent sur la conduite sans assurance, au risque d'indemniser à vie les victimes en cas d'accident en responsabilité civile.
Fléau non lié à l'assurance
80% des conducteurs non assurés sont des hommes
1 conducteur non assuré sur 2 impliqué dans un accident à moins de 30 ans
Le montant moyen d'une assurance auto pour un jeune conducteur est de 986 € (509 € pour un conducteur expérimenté)
106,9 M€ de rémunérations versées par le FGAO en 2022 (+ 2,1 % par rapport à 2019)
Source : FGAO
Piste à l'étude
Le FGAO propose plusieurs pistes pour réduire la proportion de personnes non assurées de moins de 30 ans. Par exemple, il a suggéré de réduire les primes d'assurance pour les jeunes en encourageant les actions de formation. Autre piste envisagée : la prise en compte de l'assurance obligatoire dans les dispositifs d'aide financière à la mobilité des jeunes demandeurs d'emploi. D'autres ont également suggéré que les districts offrent une aide financière, le même système que certains districts ont déjà pour les permis de conduire ou l'achat de leur première voiture. « Réduire le coût des assurances pour les jeunes conducteurs sera un levier puissant pour limiter les fléaux hors assurance. (…) Il faut envisager des mesures supplémentaires. En France, les voitures télécommandées sont encore plus taxées que le caviar ! Cela doit coûter plus cher que de continuer à creuser le déficit du FGAO...", a souligné sur LinkedIn le président de LSA Courtage, Bertrand Liber. Le directeur général d'Ornikar, Philippe Maso y Guell Rivet, a qualifié les recommandations du FGAO d'"insuffisantes". "Réduire les primes de manière réglementaire est une très mauvaise solution, cela ne réduit pas les taux d'accidents. Lorsque les prix sont élevés, les risques sont élevés. Il y a un besoin perçu d'identifier et de former les jeunes à risque. Nous essayons d'obtenir autant des jeunes obtiennent leur permis de conduire avec de bonnes notes afin que nous puissions leur offrir des taux d'assurance inférieurs à ceux que nous offrons habituellement aux jeunes conducteurs », a-t-il poursuivi.
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