Pour un même contrat d'assurance, les femmes paieront 12% de plus que les hommes. Dix ans plus tard, cette augmentation est même passée à 24 % pour les jeunes conductrices.
Malgré le dicton "les femmes conduisent, elles meurent dans les virages", ce sont les conductrices qui réussissent mieux sur la route. Cet avantage a probablement largement joué en leur faveur au fil des ans, bénéficiant de meilleurs prix par rapport aux assureurs.
Mais la Cour de justice des Communautés européennes (CJUE) en a décidé autrement, interdisant la prise en compte du sexe d'un client lors de l'évaluation du prix d'un contrat d'assurance à partir du 21 décembre 2012, jugée trop discriminatoire. C'était une étape plus honorable vers l'égalité des sexes, mais elle s'est avérée beaucoup moins égale que prévu sept ans plus tard.
Selon l'agence de comparaison assurland.com, qui a mesuré l'évolution relative des primes d'assurance automobile moyennes pour les hommes et les femmes entre 2008 et 2018, les femmes ont payé 12 % de plus que les hommes pour les mêmes polices d'assurance automobile avant et après la mise en place de la Cour européenne des droits de l'homme.
Droit judiciaire
"La décision de la Cour de justice européenne a entraîné une augmentation de 6% des primes d'assurance automobile pour les femmes et une diminution simultanée de 6% des primes d'assurance automobile pour les hommes, toutes choses égales par ailleurs", note le comparateur d'assurances dans un communiqué.
Donner aux femmes plus de "demandes moins élevées"
Les jeunes femmes titulaires d'un permis de conduire (moins d'un an) paient 24 % de primes de plus que les hommes, bien qu'elles soient encore beaucoup moins susceptibles que les hommes d'être impliquées dans un accident. Les statistiques des archives nationales des accidents de la route (BAAC) montrent en fait que trois fois plus de victimes masculines meurent dans des accidents de la route.
Pour les conductrices plus âgées qui bénéficient d'un bonus de 50 qui maintient le facteur malveillance et les montants des primes au plus bas possible, même problème : les primes augmentent de 3 % sur 10 ans par rapport aux conductrices.
"L'interprétation de ces chiffres est que les femmes ne bénéficient plus d'une moindre sinistralité dans le calcul statistique du risque. Leurs coûts d'accidents sont inférieurs à ceux des hommes, mais favorisent ces derniers", poursuit assurland.com dans son communiqué.
La prime moyenne en France est de 618 euros
Aujourd'hui, les primes des contrats d'assurance sont basées sur des facteurs tels que l'âge et le profil du conducteur, les caractéristiques du véhicule, voire l'historique de conduite ou d'utilisation du véhicule (lieu de stationnement, fréquence d'utilisation, type du véhicule).
Le Français moyen paie 618 € par an, rappelant à nos confrères parisiens que ce chiffre peut monter à plus de 1 000 € pour les 18-25 ans. Notamment, selon l'indice mensuel des prix de l'assurance des particuliers (IPAP) publié par assurland.com, les primes d'assurance automobile ont globalement augmenté de 19 % au cours de la décennie.
Alors que le comparateur a progressé de +1,6 % au cours des douze mois précédant octobre 2018, aucune nouvelle croissance n'est attendue l'année prochaine. Selon lui, c'est le résultat d'un bilan positif de la sécurité routière en 2019, "de la libéralisation progressive de l'industrie des composants" et de "la concurrence induite par l'Harmon Act". En revanche, une étude publiée par Facts and Figures fin septembre prévoyait un taux de croissance moyen de 1 % à 2 % pour l'assurance auto et habitation.
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